Création 2011 / Reprise 2014

Cette pièce a été créée le 25 novembre 2011 au centre culturel les Pipots à Boulogne sur mer et reprise les 11 et 12 septembre 2014 au Garage Théâtre de l’Oiseau Mouche à Roubaix et du 17 septembre au 16 novembre 2014 au Théâtre le Lucernaire à Paris
Dans une petite ville de banlieue où l’abattage des animaux est le principal secteur d’activité, un homme invite sa sœur à venir fêter la médaille du travail de leur mère, elle-même bouchère de profession. Cette sœur, qui mène désormais une existence très bourgeoise, représente au sein de la famille, et en particulier aux yeux de son frère, l’idéal d’une vie à laquelle il n’a jamais pu prétendre. Et pourtant c’est cette même femme, qui un soir sur un quai de gare, dans la ville de son enfance, va perpétrer un crime de sang-froid. Par amour pour elle, entièrement dévoué à son combat, son frère décide d’endosser le meurtre.
Texte Gilles GRANOUILLET
Mise en scène et scénographie Jacques DESCORDE
Avec Jean ALIBERT, Anna ANDREOTTI, Stéphane SCHOUKROUN, Carole THIBAUT (Première distribution). Et Anna ANDREOTTI, Astrid CATHALA, Erwan DAOUPHARS, Jacques DESCORDE (Deuxième distribution)
Lumières David LAURIE, Pascal LESAGE
Musique Christophe PERRUCHI
Costumes Muriel DANTARD
Assistante à la mise en scène Nadège CATHELINEAU
Presse et diffusion Fouad BOUSBA
Production : La Compagnie des Docks
Coproduction : La compagnie Travelling Théâtre Coréalisation : Le Théâtre le Lucernaire à Paris et le Garage/Théâtre de l’Oiseau Mouche. Ce projet a reçu l’aide du Centre National du théâtre et l’association Beaumarchais. Le texte est édité aux Editions Les quatre vents/L’avant-scène théâtre
NOTE DE L’AUTEUR
La thématique de la fratrie traverse plusieurs de mes dernières pièces. Sous des formes différentes, le sujet est très présent dans des textes comme Trois femmes descendent vers la mer, L’envolée ou Ma mère qui chantait sur un phare. La relation frère-soeur réussit à s’extraire de son milieu familial, de sa banlieue, l’autre pas. De ce grand écart social qui
se creuse naît le drame entre admiration absolue du frère pour sa sœur et culpabilité de la jeune femme de retour sur les lieux de son enfance. Relisant le texte, il m’apparaît que le sacrifice, vieux sujet de la littérature dramatique, traverse toute la pièce. Il s’agit là d’un homme qui donne sa vie par amour. Un choix qui nous apparaît déraisonnable mais qu’il appuie sur une argumentation solide : comme toutes les vies ne se valent pas, sauver la plus belle, c’est donner un sens aux plus modestes. J’ai voulu écrire Combat comme un thriller, un drame contemporain où le cloisonnement social joue pleinement son rôle. J’en arrive au mot que je voulais écrire depuis le début : « prolétariat » ! Parce que c’est un plaisir de l’employer aujourd’hui : c’est un mot banni ! Ne plus nommer c’était faire disparaître ! Le prolétariat, qui existe aujourd’hui comme hier, comment on en sort, comment on y reste, c’est aussi ça, Combat.
Gilles Granouillet.
EXTRAIT
Le Frère :
Monsieur le policier, si vous avez deux pieds de tomates dans un petit pot, un pottellement petit qu’ils ne pourront plus grandir ensemble, vous arrachez le vilain ou le beau? Ben voilà, vous avez la réponse, sans détour, vous êtes un homme pratique, c’est le vilain qu’on arrache et comme en plus vous êtes intelligent, vous comprenez qu’en l’arrachant on le sauve parce qu’il ne sera plus le vilain, il devient celui qui a permis au beau de continuer à grandir, il trouve un souffle, il trouve une place dans le Lego et toute sa vie redevient mouvement ! Il n’y a pas beaucoup d’hommes qui ont suffisamment souffert pour être capable de comprendre ça ! Il y en a même très peu qui puissent imaginer qu’une chose pareille existe. Je vous le dis du fond du coeur, j’ai de la chance de tomber sur vous !
En poussant la porte, même si ce n’est pas une porte qui se pousse vu qu’elle s’ouvre toute seule, à qui vas-tu parler, je me suis dit. A qui vas-tu parler ? Parce que je ne suis pas un habitué, moi, je sais que vous avez vos réguliers qui reviennent souvent, j’en connais, on est voisin mais moi je n’en suis pas, pas de casier, peu de bêtises quand j’étais petit, alors quand on s’y met à mon âge c’est pour en faire une grosse, quand je suis rentré donc, j’aurai pu faire demi-tour, dire que rien, que je m’étais trompé, mais je suis rentré, j’ai dis que j’avais quelque chose à dire, je me suis assis, j’ai attendu mon tour et puis la chance, je tombe sur vous.
COMBAT A ETE PRESENTE…
Première version :
Les 25 et 26 novembre 2011 au Théâtre des Pipots de Boulogne sur Mer
Du 30 novembre au 3 décembre 2011au Théâtre de la Verrière à Lille
Du 13 au 17 décembre 2011 à L’espace Kiron à Paris
Les 27 et 28 mars 2012 au Centre culturel de la Ricamarie
Le 30 mars 2012 à l’Espace Le Corbusier à Firminy
Deuxième version :
Les 11 et 12 septembre 2014 au Garage Théâtre de l’Oiseau Mouche à Roubaix
Du 17 septembre au 16 novembre 2014 au Théâtre le Lucernaire à Paris
LES MEDIAS :
La profondeur que l’auteur Gilles Granouillet réussit à donner à ses personnages (le frère, par exemple, bouillant à la fois d’ironie, de lucidité et de renoncement) est subtilement relayée par le jeu d’acteur du metteur en scène lui-même et d’Astrid Cathala dans le rôle de la soeur. La tension extrême de cette pièce laisse tout le monde K.O. à la fin.
TELERAMA Emmanuelle Bouchez
(…) Il y a quatre acteurs sur le plateau. C’est un spectacle qui dure un peu plus d’une heure qui démarre tambour battant pied au plancher et dont l’attention du spectateur ne va jamais faiblir, au contraire elle va monter en puissance (…) C’est très énigmatique très déroutant. Ce que je dois dire c’est que c’est rarissime de voir à ce point-là tenu seconde après seconde une ambiance une atmosphère une sorte de suspens qui s’installe corrélés à une écriture et surtout corrélés à une façon de mettre en scène qui un peu à la manière du cinéaste David Linch enchaîne les fondus enchaînés et une sorte de flux continue comme ça et des acteurs qui sont au cordeau (…) je dois dire que c’est une merveille ce spectacle c’est totalement prodigieux ça mériterait d’aller tout à fait sur le petit plateau du théâtre National de la Colline. JOELLE GAYOT /FRANCE CULTURE
La manière dont le texte intrigue avec autant de subtilité que de brutalité est rendue perceptible grâce à la grande qualité de la mise en scène à laquelle répond celle du jeu des acteurs. Les comédiens jouent avec brio de tous les registres dramatiques opportunément offerts par la pièce. LA TERRASSE
La mise en scène de Jacques Descorde est admirable. Jouant sur les clairs-obscurs, son dispositif scénique modulable suggérant les lieux – la maison du frère, la salle du comité d’entreprise des abattoirs, le quai de la gare, le parloir de la prison – fonctionne admirablement. L’interprétation impeccable des comédiens permet d’entendre toute la psychologie des personnages. LE PARISCOPE
Une écriture savoureuse, forte, pleine d’invention. Les comédiens sont absolument parfaits dans cette partition où il n’y a pas une seule fausse note. L’HUMANITE
Et l’on sort de la pièce essoré par son final, ébloui par la qualité des acteurs. LES3COUPS
Tout en tension qui va crescendo, mais pas tout à fait désespérée, cette pièce sombre prend lumière dans la justesse et la sensibilité de l’écriture, la sobriété et la sincérité de la mise en scène, la profondeur du jeu des comédiens. LA VIE
Doté d’une distribution brillante, la pièce, dans une scénographie épurée, maintient une tension haletante et devient vite oppressante pour le spectateur suspendu au sort de ces personnages poursuivis par la fatalité et qui semblent se débattre tels des pantins gesticulants dans le vide, suspendus à des crochets invisibles. Loin du père quasi mutique de l’inoubliable « Maman dans le vent », Jacques Descorde joue ici un homme qui combat le vide de son existence, la honte d’avoir raté sa vie et trouvera dans le sacrifice une raison de fierté. Il est sensationnel (…) Magistrale tragédie prolétaire, « Combat » est un spectacle qui vous secoue et vous laisse groggy. A ne pas rater. FROGGY’S DELIGHT
Point de démesure dans la mise en scène et le jeu des acteurs tous à la hauteur mais de la justesse dans cette lutte à mort et même de la tendresse. Courez-y ! NVO
Le spectacle nous tient en haleine comme un match de boxe; il nous trouble aussi, et nous touche. Theatredublog