J’ai 17 pour toujours de Jacques Descorde
2 personnages : deux jeunes femmes de 17 ans.
EDITIONS L’ECOLE DES LOISIRS http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/catalogues/fiche-livre-nvo.php?reference=E126112
Texte protégé par la SACD.
Stella et Adèle ont 17 ans. Elles vivent dans le nord de la France. Leur vie est à l’image d’un ciel gris, plombé. Tous les jours, elles se retrouvent sur le toit-terrasse d’un immeuble. Stella compte les fenêtres allumées, observe les gens qui passent, qui vivent, qui courent. Adèle attend que son fiancé l’appelle. Chacune d’elles, pour échapper à son histoire, invente les histoires des autres, histoires d’amour, de trahison, de solitude, histoires de haine. C’est ainsi qu’elles imaginent leur vie d’adulte. Elles n’en veulent pas.
EXTRAIT
Adèle, un casque sur les oreilles chantonne une chanson de Nirvana
ADÈLE: « I will never bother you, I will never promise to, I will never follow you », demain je regarderai mes pieds rythmer « You know youʼre right » tu sais la chanson de Nirvana et je la chanterai fort dans ma tête pour ne pas entendre les sales questions du conseiller principal dʼéducation. Je garderai tout pour moi. Et comme il me déprimera trop avec son « Tu sais si tu veux que je tʼaide il faut que tu me parles » je lui hurlerai nʼimporte quoi à la gueule et je ferai voler tout ce quʼil se trouvera sur son bureau. Et là je sais que je sentirai très fort en moi lʼeffet dʼune bombe et je rirai comme une conne en regardant sa tête de vieux pétrifié. Elle chantonne de nouveau «I…..never bother you, I will….promise to, I will never… », alors demain…je serai virée de mon lycée sur le champ et je me barrai voir la mer de là-haut au bord de la falaise de craie blanche. Là où elle se dissout dans le ciel blanc tout blanc avec la ligne dʼhorizon absente. Là où tous les jours il mʼattendait et quʼil était là pour moi. Rien que pour moi. Quʼil mʼenlaçait fort tout en haut de la falaise immense, dans le vent qui faisait des ondes dans lʼherbe, comme des grands coups de peigne profonds rapides. Rien que pour moi, mon ange mon amoureux. Avec qui je restais des heures à regarder les ferries tracer la mer. Avec qui je me sentais transporter loin du rivage quand il me prenait la main -Envolés le grand vide la douleur dans le ventre et la nausée des lendemains- Avec qui jʼoubliais tout dans ses yeux bleu éternité.
Noir